Les troubles dys et le TDAH

Plus de 7 millions de personnes en France

En France, il n’existe pas d’études épidémiologiques globales sur l’ensemble des troubles dys, les chiffres proviennent très souvent d’études menées dans d’autres pays.

En 2018, la HAS considère les troubles dys comme une priorité de santé publique. Elle préconise :
• le développement de la formation des professionnels aux troubles dys (soignants comme enseignants),
• de porter une attention particulière aux populations socialement vulnérables dans lesquelles les difficultés scolaires sont plus fréquentes et pour qui les inégalités d’accès aux personnels spécialisés de l’éducation nationale et aux soins sont plus sensibles.

Les troubles dys sont des troubles cognitifs spécifiques, ils perturbent la maîtrise du geste, du langage oral/écrit, de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Le TDAH  provoque des difficultés attentionnelles ainsi qu’une hyperactivité souvent associée à de l’impulsivité.

Ces troubles, liés à un développement particulier du cerveau dès sa formation in-utéro, persistent à divers degrés toute la vie. Dans les classifications internationales, ils apparaissent dans les Troubles du Neuro-Développement (TND).

 

Les différents troubles dys

Dysphasies

Dysphasies​

Troubles spécifiques de l’automatisation des performances verbales.
L’enfant ou l’adulte dysphasique est en permanence dans la situation d’un adulte en train d’apprendre une langue étrangère, son langage n’est pas spontané. La non-automatisation des mécanismes cérébraux nécessaires à la compréhension et/ou à l’expression du langage oral oblige à fournir plus d’efforts lors d’une conversation. Quel que soit l’âge, les éléments non-verbaux de communication (contact visuel, expressions faciales, gestes, mimiques, postures…) et les supports écrits vont aider la personne dysphasique.

Origine : développement différent des régions du cerveau dédiées à la parole.

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé) 3 à 7% de la population serait concernée dont 1% dans la forme la plus sévère.

Dyslexies

Dyslexies

Troubles spécifiques de l’automatisation de l’identification du mot écrit ayant comme conséquence une dysorthographie.

La dyslexie correspond à une difficulté d’identification des mots, plus qu’à une difficulté de compréhension des mots.

 » Lire est une action très complexe qui nécessite le décodage des mots écrits, la compréhension du langage oral et la compréhension du texte écrit, selon Roland GOIGOUX (professeur des universités spécialiste dans l’apprentissage de la lecture) « .
Cette action nécessite chez le lecteur la mise en route d’un ensemble de processus cognitifs variés qui ne s’automatisent pas chez les personnes dyslexiques.

Origine : développement différent des régions du cerveau dédiées à la lecture et à l’orthographe.

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé) 6,6 à 7,5% de la population serait concernée.

Dyspraxies

Dyspraxies

Troubles spécifiques de l’automatisation, de la planification et de la coordination des gestes. La dyspraxie désigne un manque ou une faiblesse dans la réalisation des gestuelles et des praxies. Ce trouble décrit une maladresse, lenteur ou imprécision psychomotrice. Elle se traduit par une gêne pour exécuter des gestes de la vie quotidienne (nouer ses lacets, couper sa viande, faire du vélo, rattraper un ballon, écrire…)

Selon Michèle Mazeau, « un geste est un ensemble de mouvements coordonnés dans le temps et l’espace en vue de la réalisation d’une action volontaire et finalisée ». Les personnes dyspraxiques sont dans l’impossibilité d’automatiser les mécanismes cérébraux qui permettent de concevoir et/ou de planifier un geste appris et doivent déployer plus d’efforts pour le faire.

Origine : développement différent des régions du cerveau dédiées à la programmation, la coordination et l’automatisation des gestes.

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé) 5 à 7% de la population serait concernée.

Dyscalculies

Dyscalculies​

Trouble spécifique qui affecte les activités logico-mathématiques et entrave l’utilisation correcte du nombre.
La reconnaissance des dyscalculies est très récente, ce n’est qu’en 1974 que Ladislav Kosc décrit « un trouble structurel des capacités mathématiques, héréditaire ou présent dès la naissance ayant pour conséquence une incapacité à comprendre les chiffres et à apprendre les faits mathématiques ». Toute sa vie, une personne dyscalculique aura des difficultés à estimer des quantités, une distance, une durée, le rapport espace/temps, à effectuer un calcul mental, résoudre un problème, gérer son argent…

Origine : développement différent des régions du cerveau dédiées aux nombres et à leurs utilisations.

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé) 5 à 8% de la population serait concernée.

Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.

TDAH

TDAH

Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.

Les personnes présentant un TDAH peuvent avoir fréquemment une activité désorganisée et inappropriée, elles sont souvent d’une grande distractivité. Elles peuvent avoir des difficultés à diriger leur attention pendant un temps déterminé et à régler leur impulsivité dans les échanges sociaux. 

Ce n’est qu’en 2014 que le CNRS et l’université de Strasbourg confirment l’origine neurobiologique du TDAH.

Origine : développement différent des régions du cerveau dédiées à l’attention, au contrôle de l’impulsivité et de l’hyperactivité.

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé) 3 à 5% de la population serait concernée.

Historique de la reconnaissance des troubles Dys

2000 : En France, le rapport de J.C Ringard « A propos de l’enfant dysphasique et de l’enfant dyslexique ».

2005 : En France, la loi du 11 février pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » prend en compte les quatre familles de handicap : moteur, sensoriel, cognitif, psychique. Elle permet aux personnes ayant un trouble dys et/ou TDAH de bénéficier des mêmes droits que les autres personnes en situation de handicap.

2013 : En France, la loi du 8 juillet permet aux élèves ayant un trouble dys et/ou un TDAH de bénéficier d’adaptations et d’aménagements pédagogiques sans avoir besoin d’une reconnaissance administrative de handicap.
Au niveau international, reconnaissance des troubles dys en tant que Troubles du Neurodéveloppement (DSM-5).

2018 : En France, reconnaissance des troubles dys en tant que Troubles du Neuro-développement par la Ministre de la Santé au Sénat.

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